Faux – La démarche est plus complexe et c’est une bonne chose. Je vous explique pourquoi.
Les policiers ne sont pas les poursuivants en matière criminelle et pénale contrairement à ce qui circule souvent comme information dans la société.
Si les policiers reçoivent effectivement des plaintes, effectuent des enquêtes, procèdent à l’arrestation d’individus, c’est le DPCP qui est le poursuivant et qui décide de porter ou non des accusations criminelles. Par conséquent, le ou la plaignant(e) doit s’entretenir avec un procureur aux poursuites criminelles et pénales habileté à prendre une décision relativement à sa plainte. Cela n’empêche néanmoins pas le ou la plaignant (e) de contacter les policiers et de demander à ce que sa plainte soit retirée, il n’en demeure pas moins que c’est au procureur de la poursuite de prendre la décision finale de retirer les accusations ou non.
Pourquoi est-ce une bonne chose que la plainte ne soit pas retirée sur la base d’un simple appel aux policiers? Parce qu’un retrait de plainte implique des conséquences tant pour le ou la plaignant (e) que pour la personne accusée. Un retrait de plainte implique que la personne accusée sera libérée des accusations portées contre elle. Cela entraine également la fin des conditions qui ont pu être imposées à la personne accusée. L’accusé (e) ne sera pas jugé(e) non plus par un juge quant aux faits reprochés dans la plainte et, par conséquent, il/elle ne sera pas « puni(e) » par le tribunal s’il/elle était en réalité coupable. Cela peut entrainer un sentiment d’injustice, de colère, de déception ou de regret chez le ou la plaignant (e). C’est pourquoi cette décision de retirer sa plainte mérite d’être discutée avec des professionnels que ce soit avec des intervenants du CAVAC et bien sûr avec le procureur aux poursuites criminelles et pénales qui prendront tous le temps d’expliquer les conséquences d’une telle décision.
Rédigé par Me Marianne Carrier