Lorsque l’on fait l’objet d’une enquête policière ou d’une arrestation pour une infraction criminelle, un des premiers conseils souvent donné par les avocats est de garder le silence.

Ce conseil est très important, car il est possible que les émotions vous submergent et que vous donniez des informations qui peuvent vous nuire. Il peut aussi paraître contre-intuitif de se taire lorsqu’on a le sentiment de n’avoir commis aucun crime et d’être innocent. Il est instinctif et tout à fait normal de vouloir crier haut et fort qu’on n’a pas commis l’infraction reprochée. Plusieurs personnes ne savent donc pas pourquoi elles ne pourraient pas parler de leur version des faits et ainsi faire entendre raison aux policiers lorsque leur avocat leur conseille de garder le silence. Rappelez-vous que votre avocat est votre meilleur allié. Vous aurez le droit de le consulter lors de votre arrestation ou encore si vous faite l’objet d’une enquête policière. Saisissez cette opportunité. Dans tous les cas, discutez avec votre avocat de votre situation. Si vous êtes innocent, avez un alibi, avez des témoins qui prouvent que la thèse policière est erronée, discutez-en avec votre avocat qui vous guidera pour la suite des choses.

Pourquoi les avocats privilégient généralement, sauf exception, le conseil de garder le silence au moment de l’arrestation et de l’enquête policière?

Au stade de l’enquête policière et au stade de l’arrestation, il est généralement impératif de ne pas donner d’informations aux policiers puisque le moindre détail, qui peut vous sembler sans importance, peut être interprété d’une autre façon par les enquêteurs et peut servir contre vous en cour ou encore, être le morceau du puzzle manquant à l’enquête. Rappelez-vous également que tout ce que vous dites de façon libre et volontaire aux policiers laissera une trace et pourra être utilisé à la cour contre vous si la plainte est retenue par le Procureur des poursuites criminelles et pénales. Même si vous avez bien effectivement commis l’infraction reprochée par les policiers, il est souvent recommandé par les avocats de garder le silence le plus complet à ce stade. Effectivement, s’il peut être soulageant pour certains de reconnaître la perpétration d’une infraction criminelle, rappelez-vous que vous n’avez aucune obligation de parler, de faire des aveux partiels ou complets et qu’il appartient à l’État, par l’entremise du Procureur de la Couronne saisi de votre dossier, de prouver hors de tout doute raisonnable votre culpabilité devant la cour. Il est possible que les policiers ne disposent pas des preuves indépendantes suffisantes pour vous faire condamner. Au moment de l’arrestation, il est tout à fait normal que vous vous sentiez dépassé par les événements et que vous soyez émotif. Votre avocat est là, même par téléphone, pour vous écouter le temps qu’il faut et vous expliquer le processus pour que vous soyez moins perdu et rassuré. Si votre avocat vous conseille de garder le silence, vous avez maintenant une excellente idée des raisons pouvant motiver ce conseil.

Dans tous les cas, au moment où vos émotions peuvent vous jouer des tours, suivez les conseils et recommandations de votre avocat qui vous écoutera et vous indiquera si vous pouvez ou non dire certaines choses aux enquêteurs.

Rédigé par Me Marianne Carrier